La production annuelle d’électricité en République Démocratique du Congo (RDC) a connu une progression significative de 9,3 % entre 2020 et 2024, passant de 12.460,4 GWh à 13.625 GWh. Cette information a été révélée dans le rapport présenté par l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) lors de l’ouverture de la deuxième édition de la Semaine de l’Énergie à Kinshasa, le mardi 24 juin 2025.
Au cours de cette même période, la puissance installée a augmenté de 22,7 %, passant de 2.972 MW à 3.647 MW. Ces chiffres témoignent d’une amélioration des capacités de production du pays, qui s’efforce de répondre à une demande énergétique croissante.
Concernant la basse tension, l’ARE a indiqué que 1.496.292 clients étaient desservis à la fin de 2024, marquant une augmentation de 38,9 %. Cependant, ces chiffres ne permettent pas d’évaluer avec précision l’évolution du nombre réel de nouveaux raccordements durant cette période. L’ARE n’a pas fourni de données détaillées sur le taux de raccordement annuel ni sur la répartition géographique de l’accès à l’électricité.
Malgré ces signaux encourageants, les organisations de la société civile appellent à la prudence dans l’interprétation de ces statistiques. Le taux d’accès à l’électricité reste particulièrement bas, atteignant seulement 7,4 % au niveau national en 2024, selon les estimations de l’ARE, et moins de 1 % en milieu rural.
Dans une déclaration conjointe, plusieurs organisations de la société civile (OSC), dont le Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED), ont exprimé leurs préoccupations à ce sujet. « Malgré des efforts louables, le taux d’accès à l’électricité demeure très faible. Une production accrue n’est utile que si elle se traduit par un raccordement effectif des populations », ont-elles souligné.
Ces mêmes acteurs dénoncent également l’insuffisance des financements alloués aux projets d’électrification rurale. Selon un rapport REGED–COREF, les crédits budgétaires destinés aux mini-centrales solaires s’élèvent à environ 4,9 millions USD pour 144 sites, un montant jugé largement insuffisant par rapport aux besoins réels.
Néanmoins, les réformes structurelles attendues tardent à se concrétiser. Pour de nombreux observateurs, l’absence d’un cadre de gouvernance clair, de synergies interinstitutionnelles et d’un Plan directeur national freine l’impact réel de ces avancées.
Marco Kuyu, Directeur Général adjoint de l’ARE, a rappelé que la RDC possède l’un des plus grands potentiels énergétiques d’Afrique, grâce à ses ressources hydroélectriques, solaires et biomasses abondantes. « Le pays représente un vaste marché de plus de 100 millions d’habitants. Si l’offre actuelle reste largement inférieure à la demande, de nouvelles synergies entre opérateurs, industriels et autorités publiques peuvent être envisagées pour atteindre la souveraineté énergétique », a-t-il déclaré.
La rédaction




