2 juin 2010-2 juin 2020, cela fait déjà une décennie depuis que le directeur exécutif de l’ONG la Voix de Sans Voix (VSV), Floribert Chebeya, a été précipité dans un sommeil éternel à bord de son véhicule et son chauffeur, Fidèle Bazana dont la dépouille est jusqu’à ce jour introuvable.
10 années se sont écoulées, du sang foulé aux pieds. Bien qu’étant ouvert, le procès de Floribert Chebeya n’a pas été un ouf de soulagement pour la VSV. Cette dernière ne cesse de réclamer la réouverture du procès ainsi que des poursuites judiciaires contre les auteurs de l’assassinat de Chebeya et Bazana. Ces derniers ont trouvé la mort dans des conditions suspectes, comme qui dirait ce n’était pas une mort naturelle.
En cette journée du 02 juin 2010, le corps de l’activiste Chebeya a été retrouvé sans vie à bord de son véhicule et ses poignées portaient des marques des menottes. Cet incident était intervenu à sa sortie de l’inspection générale de la Police Nationale Congolaise (PNC) à Kinshasa pour un rendez-vous avec le général Numbi, chef de la police. Quant au corps de Fidèle Bazana, il n’a jamais été retrouvé jusqu’à ce jour. La dépouille mortelle avait disparu de la nature. Face à cette situation ô combien inquiétante pour les uns et révoltante pour d’autres, les structures de défense de droits humains ne cessent de hausser le ton pour exiger la vérité dans cette affaire.
Par ailleurs, suite à l’enquête, huit policiers ont été mis en cause parmi lesquels trois ont pris la fuite, dont Paul Mwilambwe. Le 23 juin 2011, la Cour Militaire de Kinshasa avait pris la sentence de la peine de mort au principal suspect, le colonel Daniel Mukalay, numéro 2 des services spéciaux de la PNC ainsi qu’aux trois policiers ayant pris fuite, jugés par coutumance. Un autre policier a été condamné à perpétuité et trois acquittés. Tous sont rejugés en appel depuis le 19 juin 2011. Considéré comme le suspect n°1 par la partie civile lors de ce procès, le général Numbi était interrogé comme témoin lors du premier procès avant d’être mis hors de cause.
10 ans après, les structures de droits humains plaident pour la réouverture du procès Chebeya !
Même après 10 ans, les structures de défense des droits humains à l’instar de la Fondation Bill Clinton plaide pour la réouverture du procès ainsi que de poursuites judiciaires des vrais assassins de ces deux activistes des droits de l’Homme. C’est ce qu’a annoncé la Fondation Bill Clinton dans une déclaration faite le dimanche 31 mai dernier par le président de la Fondation Bill Clinton, Emmanuel Cole sur les ondes de la radio Okapi.
« L’assassinat de notre collègue Floribert Chebeya est une affaire qui concerne tout le monde. Mais nous avons constaté que c’était une affaire de montage. Et que le major Paul Mwilambwe, qui est au Sénégal, a tout dit. Le colonel Daniel Mukalayi est pris en otage. Le principal auteur de cet assassinat est connu, c’est un général », a-t-il déclaré tout en laissant entendre qu’il est inacceptable que les vrais assassins soient toujours en liberté et que des innocents en paient le prix.
Alors que la population congolaise se souvient encore de Floribert Chebeya 10 ans après son décès, le major Paul Mwilambwe, qui est au Sénégal s’est dit prêt de comparaître devant la justice pour donner sa version de faits comme témoin de cet événement.
Tshebocosta





