Dans une étude financée par la fondation Bill et Melinda Gates et publiée dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 juillet par le média français Le Parisien.fr, le centre de recherche The Lancet a révélé l’inversion de la courbe de la population mondiale estimée à 9,7 milliards d’habitants à l’horizon 2100 à la suite notamment du développement de l’éducation.
Contrairement aux projections de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) qui tablaient sur une croissance continue de la population mondiale de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050, puis 10,9 milliards en 2100, l’humanité pourrait voir le nombre de ses habitants baisser. Les chercheurs de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) en se référant aux études de santé publique ont prédit un pic dès 2064, à 9,7 milliards de personnes, avant un déclin jusqu’à 8,8 milliards en 2100.
« C’est une bonne nouvelle pour l’environnement (moins de pression sur les systèmes de production alimentaire et moins d’émission de CO2)», a déclaré le directeur de cet institut, Christopher Murray. Et d’ajouter : « Mais l’inversion de la pyramide des âges aura des conséquences profondes et négatives sur l’économie et l’organisation des familles, des communautés et des sociétés ».
Ce dernier a tout de même laissé entendre que même si ces projections ne sont pas gravées dans le marbre et, que des changements de politiques pourraient modifier les trajectoires des différents pays.
Le développement de l’éducation féminine comme facteur de cette inversion de la courbe
Démographiquement, cette diminution de la population mondiale peut être provoquée par le développement de l’éducation des filles. Plus les filles auront l’accès à l’éducation et la contraception, le taux de fécondité va baisser à 1,66 enfants par femme en 2100 contre 2,37 aujourd’hui, d’après l’étude.
Par ailleurs, les populations de pays tels que la Chine, le Japon, l’Espagne, l’Italie vont être divisées par deux. Et, dans 183 pays sur les 195 étudiés, ce taux tomberait d’ici 2100 sous les 2,1 enfants par femme permettant de maintenir la population sans apport migratoire. Cependant, cette chute de la fécondité pourra s’avérer beaucoup plus rapide que ce que prévoit l’ONU.
Selon les chercheurs, l’évolution démographique, intégrant aussi la mortalité et les migrations, va varier selon les régions et les pays. Pour eux, il y a une possibilité de redistribution des cartes économiques et géopolitiques, même si la puissance d’un Etat ne se réduit pas nécessairement à la seule taille de sa population.
De leur côté, les Etats-Unis d’Amérique sont appelés à perdre prochainement leur place de première économie mondiale. Ils pourraient ainsi repasser devant la Chine d’ici la fin du siècle, si l’immigration continue à pallier la fécondité en baisse, selon l’étude.
Signalons que l’Asie et l’Europe devraient perdre des habitants. Elles abritent une grande partie des 23 pays qui devraient voir leur population réduite au moins de moitié : Japon (128 à 60 millions), Thaïlande (71 à 35), Espagne (46 à 23), Italie (61 à 31), Portugal (11 à 4,5), Corée du Sud (53 à 27). Même si quelques pays comme la France y échappent (65 à 67 millions).
L’Afrique sub-saharienne vers le triplement de sa population
The Lancet a prédit le triplement de la population en Afrique sub-saharien, qui sera tirée par le Nigeria. Ce dernier est l’une des nations le plus peuplées du monde avec 206 à 790 millions d’habitants.
Ces chiffres pourront permettre une croissance de la population de l’Afrique sub-saharienne d’un milliard à trois milliards à la fin du XXIe siècle. De ce fait, le Nigeria deviendrait le deuxième pays le plus peuplé au monde derrière l’Inde, mais devant la Chine. Cette dernière pourrait perdre près de la moitié de ses habitants (1,4 milliard aujourd’hui, 730 millions en 2100), avec un déclin du nombre de personnes en âge de travailler qui entravera sa croissance économique.
Tshebocosta
Koonexion 
Votre commentaire